Adieu bercail 📦 ! Le Journal créatif en EKO au KO de mon déménagement.
Dans mes vagues de changements, celle-ci est arrivée en dernier.
Je la redoutais, je la pressentais et puis c’est arrivé … j’ai déménagé.
Ma maison depuis 17 ans, ma maison riche d’une vie de famille … pfff … depuis un an tout ça n’est plus. Et c’est très bien ainsi, puisque je l’ai choisi.
Entre ces deux situations, il y a le deuil, encore lui … avec toute la panoplie d’émotions à accueillir et à dépasser, pour avancer et repartir vers d’autres folies.
Peurs, tristesse, colère ?, nostalgie, espoirs, joie, soulagement, peurs et encore peurs, et encore nostalgie … quand cela prendra-t-il fin ?
Jamais !
Il n’y a pas de fin, c’est juste la vie qui se transforme. Le concept de VIE/MORT/VIE détaillé dans le chapitre « la femme Squelette » de Clarissa Pinkola Estés du livre « Femmes qui courent avec les loups », illustre ces transitions nécessaires à la résurrection de la « femme sauvage »… mais je m’égare 😆.
Déménagement : ce mot porte déjà toute une charge… ménage, nage, âge … je me démène pour être prête le jour J et je suis heureuse d’avoir pris quelques notes de ce dernier jour et des jours suivants dans cette maison.
Dernier jour
« Dernier jour, pas simple, beaucoup d’émotions en lien avec ma vie dans cette maison; ça défile dans ma tête, je revois tous ces souvenirs heureux. Je me souviens des ambiances, de la chaleur, des rires, de cette vie que je quitte qui n’est déjà plus là car je suis déjà ailleurs. Mais ce matin c’est le souvenir qui domine, c’est le dernier jour que je passe dans ma maison : demain les déménageurs arrivent, et je ne suis plus qu’émotions, complètement submergée. Je regarde toute cette verdure que je laisse, ce calme à peine troublé par un ou deux avions au loin. Je me suis mise les pieds nus dans la rosée pour sentir la chaleur de la terre, de cette terre sur laquelle je ne reviendrai plus jamais, ce bout de terre qui était à moi. Ce n’est qu’une maison, mais c’est 17 ans de ma vie; aujourd’hui mes enfants sont loins. Tout le monde a pu profiter de cette période pour aller faire son chemin et moi je vais faire de même, je vais faire un nouveau chemin de vie, ailleurs, avec d’autres personnes, c’est la vie. »
Une semaine après
« Ca fait une semaine que j’ai vendu et je me sens soulagée d’un poids qui me pesait de plus en plus ces dernières temps. Je ne m’étais pas rendue compte à quel point cela me pesait, encombrée que j’étais par les émotions du deuil, les todo interminables, la peur de l’après … Je suis retournée rapporter une chaise aux acheteurs deux jours après; je suis restée sur le pas de la porte, ça n’était déjà plus chez moi. J’étais coupée de toute émotion, plus rien.
Les quatre mois de projet m’ont permis d’accueillir mon deuil, deuil de cette vie que je laisse derrière moi, deuil de ce lieu qui a abrité une vie de famille heureuse … de refermer ce chapitre de ma vie … pour pouvoir en rouvrir un nouveau.
Maintenant, il faut y aller, plus de prétextes, plus de projet de déménagement auquel se raccrocher. C’est derrière.
Maintenant Il faut y aller avec toute la peur qui va avec l’inconnu.
Mais la nature aime le courage …. Alors courage !!!!!
Dix jours après
« Je prends un sas de décompression à la mer pour refaire le plein en énergie car je suis ressortie vidée, complètement épuisée de cette période. Ce déménagement faisait suite à plusieurs ruptures et finalement venait clôturer une année de bouleversements, au cours de laquelle je me suis sentie amputée d’une partie de moi-même, une dépendance construite sur un terrain avec quelques failles de sécurité. J’ai quitté cette dépendance pour retrouver ma maison intérieure et en fortifier les fondations.
Je pense avoir réussi en partie. Plus de dépendance, j’entretiens ma maison, j’y suis en sécurité.»
Aujourd’hui, un an après
« Encore des relans de nostalgie, quand je pense à la vie de famille qui n’est plus, au nid que j’ai déconstruit, à ce bercail où la famille ne peut plus se retrouver.
Je retourne régulièrement dans ma ville pour voir mon réseau, ma famille…
Deux fois je me suis retrouvée en pilotage automatique dans ma cour d’avant; quelle bizarrerie de voir mes ex voisin.e.s qui sont toujours là comme si rien n’avait changé; alors que pour moi, tellement de choses ont bougé.
Où j’en suis de ma maison ? Elle a été bancale plusieurs mois, le temps de trouver un ancrage, un cadre …
Après une année à vivre seule, je pense que cela ne peut me convenir dans la durée. J’ai besoin de présence, amicale, amoureuse, familiale … peu importe mais une personne de proximité vers qui me tourner pour exprimer les joies et les peines du quotidien.
Je suis seule ; j’évite d’ouvrir le coffre où j’ai mis des objets souvenirs. Je n’ai pas trop de photos de mes enfants chez moi, par peur de m’attendrir sans doute. Encore fragile tout ça.
Le sentiment de vide est devenu familier, il se fait plus présent parfois. J’ai appris à l’accueillir et à le dépasser; avec la respiration et le Journal Créatif entre autres. J’ai des personnes sur qui je peux compter et je suis bien entourée mais ce lien au passé est toujours là , avec son lot d’émotions contradictoires. »
Drôle, j’ai appelé mon nouveau site : « ma Maison en ligne » pour combler ce besoin d’ancrage même virtuel, le temps de reconstruire un vrai lieu d’accueil, un jour …
Voilà , je fête l’anniversaire de mon déménagement en publiant cet article très personnel.
Chapitre clos !
Merci pour votre lecture 🤓
Riche de cette expérience, j’ai conçu une variante simplifiée du Carnet de Deuil, avec le journal créatif pour moyen d’expression toujours, proposée dans le catalogue "A votre rythme" : Le parcours déménagement.
Je l’ai utilisé pendant tout ce temps pour m’aider. Cela m’a permis de prendre le recul nécessaire pour voir au-delà du KO.
OK!
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